« L’humanité souffre d’une immense carence introspective », disait Carl Gustav Jung, fondateur de la psychologie analytique et pionnier de la psychologie des profondeurs. Et si, avant d’envisager de sauver notre si belle Terre des multiples tourments que l’espèce humaine lui fait quotidiennement subir, nous pensions d’abord à nous sauver de… nous-mêmes ? Et si ce que nous voyons du monde était finalement le fidèle reflet de notre « écologie intérieure » ? Et si le fait de réellement et sincèrement entamer un travail introspectif changeait le monde, ici et maintenant ? Dans des proportions inimaginables…
La théorie n’est pas neuve. Elle est notamment défendue par Christian Arnsperger, économiste allemand auteur de « L’existence écologique », et par Pedro Correa, auteur du fameux « Matins clairs ». Leur postulat : toutes les crises mondiales actuelles sont le reflet de nos crises existentielles intérieures. Et « aucune solution ne pourra être pérennisée tant que l’on ne s’attaquera pas à l’ampleur des blessures, des peurs et des frustrations qui nous poussent encore à vouloir accumuler, asservir et nuire… », a récemment écrit Pedro Correa sur Facebook.
Une grosse claque. Et s’ils avaient tous raison ? Et si le monde tel qu’on le connaît n’était finalement que l’exact et fidèle reflet de ce qu’on pourrait appeler notre « écologie intérieure » ? Quelle responsabilité…
La plupart des courants spirituels évoquent le concept de « pensées, paroles et actions » comme moteurs et « créateurs » de la réalité telle qu’on la connaît. Du monde tel qu’on le connaît. Tout est lié. Et tout n’est pas perdu…
Alors maintenant, on fait quoi ? « C’est bien joli ce discours d’introspection et d’écologie intérieure mais moi je ne sais même pas par où commencer ». Et si nous commencions, justement, par nos pensées, nos paroles et nos actions ? Par le fait d’identifier nos pensées faites de peur, nos paroles limitantes et sclérosantes pour terminer par nos actions « robotisées » bien souvent dénuées de présence et de bienveillance. Changeons cela et tout le reste changera. Il existe un paquet d’outils concrets destinés à « plonger » dans cette introspection certaine et authentique. On vous propose d’en aborder quelques-uns dans une liste non-exhaustive :
La méditation. En pleine conscience ou Vipassana pour ne citer que ces deux techniques qui sont fantastiques. Elles amènent à une présence à soi, à une reconnaissance de qui on est, de nos blessures, de nos peurs… Ce n’est pas forcément confortable sur le moment mais quelle libération, en fin de compte.
La communication non violente (CNV) est également un outil magnifique destiné à apporter de la conscience et de la bienveillance dans nos échanges quotidiens. Thomas d’Ansembourg a écrit le livre « Cessez d’être gentil, soyez vrais » sur ce sujet. Un incontournable.
La psychanalyse corporelle. Une technique méconnue qui, comme la méditation, passe par le corps. Ici on entre dans quelque-chose qui se vit bien davantage qu’il ne se décrit par des mots. Il s’agit de se reconnecter à ses traumatismes passés (notamment en lien avec l’enfance). A les revivre pour mieux les vivre et les accueillir. Alors tout se transforme. Catherine Berte organise des sessions de psychanalyse corporelle et a écrit le livre « A quoi je sers ? ». Comme avec la méditation Vipassana, on plonge ici dans un grand feu intérieur. Extrêmement intense et dense. Mais tellement libérateur.
La marche dans la nature. Simple et à la portée de chacun : une marche de quelques heures dans les bois. Et même pieds nus durant quelques minutes ou davantage ! Cette pratique serait susceptible de littéralement « recharger » notre corps en plus de stimuler notre immunité, améliorer la circulation sanguine ou encore améliorer la qualité de notre sommeil.
Le jardinage en permaculture. Comment ne pas en parler ? Jardiner en permaculture, c’est jardiner avec la vie. C’est lâcher-prise face aux éventuels ravageurs ou face aux aléas climatiques. C’est de la solidarité, du partage, du sens. Les mains dans les entrailles de la terre et la tête dans les étoiles.
Enfin tant de lectures inspirantes et spirituelles sont disponibles et destinées à mieux nous connaître. Citons les livres d’Eckhart Tolle, Neale Donald Walsch, James Redfield, Laurent Gounelle, Maud Ankaoua, Don Miguel Ruiz, Deepak Chopra, Paulo Coelho, etc. Ils sont tellement nombreux. Choisissez celui/celle qui vous inspire et vers qui votre instinct vous porte. Ce sera un bon choix quoi qu’il arrive.
« Le voyage le plus lointain, c’est à l’intérieur de soi-même », a écrit Anaïs Nin. Sans aucun doute. Et peut-être est-il grand temps pour nous de ne plus avoir peur. De cette peur dont nous bombardent les médias mainstream à longueur de journée. D’oser entamer cette quête introspective. Petit à petit. Avec douceur et bienveillance. Car du sort de notre « écologie intérieure » dépendra peut-être celui de notre planète…
David Dejeneffe
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